Le dessus des atolls…!

Journal de bord
Le Pacifique, le lagon et entre les deux.. Terre !

Il est vrai que ces derniers temps j’étais plutôt tentée de vous parler des dessous des atolls, mais à quoi ressemble Fakarava… vu depuis le pont de Kanaga, voire, un peu au-dessus !
Merci à Andres de Ocean Phoenix pour les photos de drone…

Imaginez une langue de terre large d’une centaine de mètres, faite d’un mélange de sable pour le sol, coiffée principalement de cocotiers (espèce invasive locale qui a pris souvent la place des forêts initiales), et de quelques autres essences d’arbres (filaos, arbre à pain…), et de nombreuses fleurs (de celles que l’on met dans les cheveux pour être jolies).

Pour rappel, vous êtes au beau milieu du Pacifique, à 3000 milles du continent le plus proche… donc un peu au milieu de « nulle part », essayant de vous mettre à l’abri dans une île sans milieu dont il faut trouver le passage d’entrée… 

L’Océan et le platier…

D’un côté, donc, vous avez l’Océan, qui embrasse le platier avec fougue, de ce côté là, ton voilier tu n’approcheras point…

Vers la passe donc tu te dirigeras… là il faut penser à régler les montres, histoire de ne pas rater le train. En effet, le principe de base est de la franchir à l’étale ou une heure après le courant entrant (pour faire simple car il y a des variantes dans certains atolls). Quelques heures de décalage vous amèneraient à faire, au mieux du bateau en marche arrière, portés par des courants qui peuvent approcher les 10 noeuds. Bon au pire… le bateau irait s’échouer sur les côtés de la passe, offrant ainsi une épave formidable à explorer pour les plongeurs… et même les piétons. Pour les habitués de la bretagne, c’est un peu comme le Fromveur… avec une eau plus chaude (les proches de l’équipage sont priés de ne pas retenir ce passage).

Un champs de patates !!

Une fois de l’autre côté, vous avez le lagon, généralement calme (méfiance pas toujours !), dans lequel poussent de nombreuses patates sur lesquelles il serait malvenu de s’attarder. 

S’il existe quelques chenaux hydrographiés (c’est le cas de Fakarava), la cartographie des lieux est fausse en moyenne – si le SHOM le souhaite nous pouvons effectuer quelques relevés bathymétriques tant que nous sommes par là. 

Kanaga s’avance prudemment dans le lagon…
…avec un équipage de vahinés à la barre mais sans les fleurs !

Vous pouvez alors vous adonner à cette discipline quasi-olympique : le Giant Slalom Patate. Un sport qui se pratique à deux minimum, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière avec un voilier. L’athlète de l’avant gesticule pour indiquer à celui de l’arrière où se trouvent les patates (pour ceux qui ne s’y connaîtraient pas du tout en atolls, nous parlons ici de patates de coraux, immangeables, mais  qui elles raffolent des quilles de bateaux distraits).

Celui de l’arrière donc, doit réagir vite, et sans virer de manière intempestive pour éviter de faire voler par-dessus bord les équipiers éventuels qui seraient sur le chemin de la bôme.

Si deux voiliers jouent en même temps le premier qui s’échoue a perdu !

Un paisible mouillage
La prame à la plage

Les épreuves de la passe et du slalom réussies, alors, vous pouvez jeter l’ancre (avec deux ou trois orins qui feront flotter les deux tiers de votre chaîne, ceci pour ne pas abîmer les coraux) et vous délecter de la vue qui s’offre à vous. 

Un camaïeu de bleus, de l’indigo au turquoise, qui se termine par du sable et… des cocotiers. 

Midi sous les cocotiers…
Encore un motu…
Le soleil se couche… et c’est beau !
La lune se lève… et ce n’est pas mal non plus…!

Et aussi incroyable que cela paraisse, on ne s’en lasse pas, suivant les heures, les jours, et la couleur du ciel, les motu offrent différents visages. Lever de lune rousse derrière la silhouette des cocotiers, lumière rasante du soir qui teinte d’orangé tout le monde autour, lever de soleil irradiant le motu, ou encore lumière vive du midi qui réveille les couleurs et les contrastes… 

Et puis après tout, on est pas mal, là sur le pont de Kanaga, à contempler ces jeux de couleurs… le séjour polynésien du peintre Henri Matisse, notamment à Fakarava aurait grandement influé sur la suite de la construction de son oeuvre… on comprend pourquoi !

À suivre…

 

Previous
Le dessous des atolls – Episode 1
Next
Le dessous des atolls, Episode 2
  • Salut à vous, les gens en maillot de bain !
    Encore une belle lucarne vers le bout du monde que tu nous offres Laetitia, merci ! De jolies photos, un flot de texte paisible, les vaguelettes nous chatouilleraient presque le bout de nos orteils emmitouflés dans nos grosses chaussettes …
    Moi, je regarde par la fenêtre de mon moulin un chardonneray élégant qui discute avec un lapin de 3 semaines et qui lui dit « fichtre ! on a bel automne finalement ».
    Bisous bisous bisous
    La dame du temple (comme m’appelle mon voisin ha ha !)

  • Merci Lætitia de ce récit. Il nous remémore pleins de souvenirs du mois de confinement que nous avions passé à FAKARAVA après notre virée Marquises. Virées Pyrénéennes, descentes en Kayak (Gardon, Dordogne, Meuse…), VTT en forêts ont remplacés pour nous les bords à la voile. Bises à tous les 3. Philippe et Dany

  • chers kanagiens amis, merci de ces sublimes photos qui donnent bien idée de votre environnement actuel! merci de nous en faire profiter ainsi. et comment va la petite mousse? bises. Anne

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

I accept that my given data and my IP address is sent to a server in the USA only for the purpose of spam prevention through the Akismet program.
More information on Akismet and GDPR.