La première sortie de Kanaga…attention, on tourne !

Journal de bord
DSC03580
Un dernier adieu…

Il fait grand beau en ce dimanche et nous sommes douze à bord, trépignants d’impatience pour cette avant-première sortie en mer avec le Kanaga.

Nous démarrons la machine, que nous baptiserons à partir de maintenant Vince – comme Vince Diesel…parce qu’il est américain, grand, costaud et qu’il marche au gasoil ! Un grand cygne blanc nous survole à ce moment là, un figurant bienvenu.

Les autres voiliers du quai Nord du port de Honfleur ont mis leurs grands pavois, et nous réalisons une ronde commune dans le bassin en attendant l’ouverture du premier pont…Nous passons les uns après les autres, et nous entendons clamer « vive Kanaga! » et répondons à de chaleureux grands adieux…

Même mise en scène avant de passer un deuxième pont qui ouvre sur le dernier bassin avant la mer…Nous rejoignons les bateaux de pêche qui sont eux aussi costumés, l’un d’eux est même couvert de fleurs. La foule est nombreuse, massée sur les rues pavées le long des quais. Nous n’en revenons pas, tout ce monde!!! Il faut dire que la nouvelle a été diffusée à travers toute la Normandie…

Nous échangeons quelques mots d’un bastingage à l’autre avec un fier vaisseau militaire qui s’est déplacé pour l’occasion. On ne joue pas la carte de la grande production en lésinant sur les moyens. A notre bord nous avons du beau monde : des représentants locaux, une délégation parisienne, une bretonne et même une délégation de l’île de Chiloé.

L0F_7791
La parade…
L0F_7779
Les bateaux de pêche arborent le grand Pavois…

Les différents bateaux paradent, jusqu’à l’annonce de l’ouverture du sas qui ouvrira sa porte vers la mer…CLAP ! …la clé de la liberté pour Kanaga.

A ce moment précis on nous appelle à la VHF : une surprise nous attend justement au niveau du sas à tribord. Et là le cascadeur de notre film crève l’écran : juché sur l’échelle, suspendu plusieurs mètres au-dessus du vide, risquant la chute, le patron de l’Amoretto, dont on vous recommande les pizza, nous tend une bouteille en souhaitant « longue vie à Kanaga ! » ! Un beau coup de projecteur.

L0F_7794
Cherchez le cascadeur…à droite de l’image !

Nous faisons un dernier adieu à la foule avec le sentiment d’être à l’aube d’une nouvelle histoire où tout est possible. En coulisse on nous précise que l’évènement en question était évidemment, la sortie de Kanaga, mais…aussi, heu, la fête des marins de Honfleur, ce qui nous a amené un public nombreux. Ah…c’était donc ça !?

Toujours est-il qu’à bord l’émotion n’en est pas moins forte !

Deux petites heures de navigation dans la lumière du soir nous permet de nous rendre à Deauville, oui oui, Deauville, pour faire plaisir à Vince. Nous y carènerons le bateau cette semaine : on a du pain sur les planches !
Gageons que ces premiers milles sous des airs de grande production hollywoodienne soient un beau présage, c’était la première séance.

A suivre…

DSC03525-2312683638-1496834538288.jpg
Enture pour l’avenroute…

Quand Kanaga tombe le masque…

Journal de bord
GOPR5755 2
Kanaga se prépare…

Après 10 heures de route, enfin les panneaux Honfleur. Kanaga est là quelque part, attendant sa nouvelle famille d’adoption… Au détour d’un dernier rond-point, j’entraperçois son étrave. C’est lui !!! Plusieurs semaines, voire mois, que j’attends ce moment. LA rencontre avec notre futur canot.

A bord, une partie de l’équipage s’active déjà depuis 4 jours pour lui redonner « vie ». Merci aux Jeans. Cela fait deux ans que Kanaga attend sagement au quai Nord que du monde se décide à reprendre la route avec lui.

L0F_7669

Il y a tout d’abord ce moment de découverte, où celui que l’on a imaginé devient réalité. Un ketch avec une belle ligne, grand, ventru, le cul pointu et légèrement relevé des Colin Archer : la charpente d’un beau Norvégien.

L0F_7648
La charpente d’un beau Norvégien !

Dès les premiers pas à bord, je suis conquise : le plan de pont est large et dégagé, les winchs sont balaises et les deux mâts laissent présager des dizaines de mètres carrés de toile qui lui donneront toute sa puissance en mer. La barre à roue est reliée à un imposant safran et l’on se voit déjà naviguant au large, debout sur le bout dehors, lancés tout dessus, les dauphins, baleines, sirènes par centaines nous escortant, avec Poséidon à leur tête…Bref, la vie quoi ! Les marins se régalent par avance des manoeuvres à venir, les aficionados de la pêche à la traîne rêvent déjà de leur futures prises. Les poètes, repèrent les coins qui se prêteront à la contemplation…quant aux bricoleurs, ils rêvent de passer à la suite !

C’est indéniable, Kanaga est fait pour naviguer loin là bas, dans le froid ou sous les tropiques : c’est sûr, tout sera permis !

L0F_7667
La couturière à l’ouvrage dans le carré, sous le regard d’un des marins de Nibor.

Venons-en à l’intérieur. La construction de Kanaga a commencé en 1981, pour une mise à l’eau en 1983. C’est Jean-Pierre Ouvrard, artisan de métier, qui l’a construit de ses mains. La descente mène au carré dans lequel on remarque de suite à quel point ce gars avait le souci du boulot bien fait. Tout l’aménagement est en bois rouge, avec de nombreux détails, des cuivres aux finitions des équipées soignées. Le poêle devra patienter jusqu’à notre future navigation terre-neuvienne pour ronronner. La table à carte guette son prochain plan de route et l’atmosphère chaleureuse du carré donne envie de s’y caler avec une bonne BD. Y’a plus qu’à finir les nouveaux coussins, c’est en cours. Quant aux couchettes et cabines, elles n’ont pas à rougir. Seule inquiétude, arriverons-nous à nous en extirper à 4h du mat’ pour prendre le quart ? Pas si sûr…

Pour les détails, je vais m’arrêter là, vous viendrez voir par vous même !

Nous sortirons Kanaga de l’eau pour le carénage à Deauville du 6 au 10 juin…Il nous restera ensuite 15 jours pour fignoler et faire les essais en mer avant sa première navigation de la Normandie à Guernesey.

Appareillage prévu le 24 juin !

A suivre…

Un été celte pour Kanaga : par ici le programme !

Journal de bord
Le Fastnet Rock…

Alors que Kanaga n’a toujours pas levé le masque sur son identité (vous trépignez chers followers, mais patience d’ici 15 jours le mystère ne sera plus…), ses nouveaux propriétaires ont déjà concocté un programme de navigation aux p’tits oignons…Enfin, plutôt à la crème fraîche puisque notre histoire commune va commencer dans la verte Normandie que nous voulions revoir. En juin, nous allons investir les lieux, rencontrer Kanaga et lui faire une beauté : carénage, grand ménage et aménageage du bateau en y mettant notre touche personnelle.

Ensuite, il sera l’heure de mettre les voiles…et de rajouter une pincée de celte dans le périple estival.

Nous vous proposons de vous embarquer vers le Sud-Ouest de l’Irlande. Pour nous y rendre, nous passerons par les Anglo-Normandes, le Nord Bretagne et les îles Scilly. Arrivés sur les côtes de l’Eire, nous prendrons le temps de caboter d’une crique à l’autre, de passer le Fastnet tranquillement, contrairement à la coutume, et de longer les falaises du Kerry.

A ceux qui pensent qu’il est compliqué, voire impossible d’embarquer à bord de Kanaga, soyez rassurés, la cérémonie d’intronisation est relativement simple : traverser la Manche à pieds secs tout en jouant un morceau de violon inédit ou en effectuant une danse traditionnelle irlandaise. Rajoutons qu’une clause particulière sera demandée aux équipiers de ce voyage-ci : maîtriser le gaélique qui sera la langue du bord. Des prédispositions à la chasse aux moutons seront appréciées, tout comme une agilité à manier les aiguilles à tricoter – les bêtes à laine prendront moins de place sous forme de pulls.

Oh les beaux pulls…

Passé ces détails, rappelons qu’à bord tout le monde est bienvenu : jeunes et moins jeunes, marins et non-marins, moutons et non-moutons. L’esprit de Kanaga c’est la mixité pour des aventures qui se veulent avant tout être des aventures humaines.

Que vous viviez une semaine ou un mois à bord, vous aurez le plaisir de vous réveiller tous les jours en admirant un paysage différent depuis le cockpit. Entre deux étapes, les choix d’escales se font collectivement laissant suivant les affinités plus de place à la ballade -irlandaise of course- , à la navigation…ou tout simplement à la vie du bord !

Viendra le moment où il nous faudra quitter les côtes de l’Irlande pour revenir vers la Bretagne à la fin de l’été pour clore ce cercle celtique…

Pour les détails, c’est par ici : http://kanaga.fr/embarquez/

A suivre !