À la quête des Porites Rus…

Journal de bord
Vol au dessus d’un nid de Porites Rus…

Les Porites Rus, quézako ? Ce sont des coraux. Des coraux qui auraient l’habitude, précisément cinq jours après la pleine lune, de faire un lâcher de gamètes entre 6H30 et 8H du matin. Des biologistes s’y intéressent et tous ceux qui aiment chausser des palmes peuvent participer aux recherches. Nous profitons donc de notre escale à Fakarava pour repérer de nouveaux massifs de Porites Rus à observer.

Retour au calme à Fakarava, ici Hirifa, avec un petit grain qui passe à droite.

Je vous épargne les détails de notre navigation entre Rangiroa et Fakarava, laquelle entre grains nombreux et houles croisées a pris du temps et vous donnerait le mal de mer. Quoiqu’il en soit nous sommes arrivés à l’abri du lagon, bien contents de retrouver des eaux « civilisées » – c’est à dire assez polies pour nous laisser vivre et dormir tranquilles.

Il y a quelques semaines à Tahiti nous avons rencontré Vétéa, biologiste marin qui a fondé avec deux comparses l’association Tamano te tairoto.
Le but : observer le phénomène de ponte des Porites Rus qui aurait lieu de manière simultanée dans les différents lagons des archipels polynésiens, et peut être même au-delà. Un phénomène à priori jamais observé à une si grande échelle géographique (pour rappel, l’ensemble de la Polynésie française fait la superficie de l’Europe, avec principalement de l’Océan).

Un massif typique…
Vu de plus près ! Chaque petit point blanc est un polype de corail
Un observateur motivé, Napoléon de son petit nom


Donc, cette association a besoin d’observateurs motivés pour l’aider dans ses recherches. Certes, il faut se lever tôt, mais c’est une excellente raison de barboter une heure et demie. Puisqu’il n’y a pas eu encore d’observations sur Fakarava et les atolls autour, chaque mouillage est pour nous un prétexte à faire du snorkelling « utile ».
Les équipiers sont briefés : « Alors tu vois là, le petit trapu, jaune-vert, qui bouge pas, ben ça c’est un Porite Rus ! » « Ah oui dis donc, il a la même couleur que moi la semaine dernière, au large… ». Nous en avons donc dégotés plusieurs, ignorant quasiment les requins, pour nous concentrer sur les massifs de Porites Rus… Il n’y a pas de raison que ce soient toujours les mêmes les vedettes.

Hey fais pas la tête, t’es beau aussi !

D’ailleurs, petite parenthèse, il y a un mois, les Porites Rus de Tahiti on fait couler beaucoup d’encre, un peu partout dans le monde. La présence d’un récif de plus de 3km de long près de la presqu’île, connu par les locaux depuis longtemps, a été étudiée, photographiée, médiatisée et déclarée par l’Unesco comme « l’un des récifs coralliens sains les plus étendus jamais enregistrés ». Ces Porites Rus ont une forme « foliacées » qui leur donnent un aspect de roses et sont situés à 30m de profondeur et plus. Une histoire à suivre si le sujet vous intéresse…

Mais revenons aux Porites rus de Fakarava. Parmi les sites que nous avons repéré, ce lundi nous sommes allés passe sud, guettant la ponte miraculeuse. Inutile de vous faire languir, on n’a pas vu le moindre petit oeuf ! Mais, c’est probablement lié au fait que ce soit la fin de la saison des pontes qui durerait de octobre/novembre à mars/ avril, suivant les zones. Mais « la non-observation est une observation », car même si on aurait adoré voir des poussins de coraux, chaque donnée permet aux scientifiques de comparer les conditions, les zones (lagon, passe, pente externe…). Bref, c’est un travail collectif de patience et qui portera ses fruits sur la durée. A ceux et celles qui lisent cet article et qui habitent en Polynésie, n’hésitez pas à les aider, on se prend au jeu et on apprend plein de choses !

Revenons à Kanaga ! Nous naviguerons à Fakarava et les atolls autour jusque fin juin, avant de filer vers les îles sous le vent… Je vous invite à consulter notre nouveau calendrier de croisières ici :

https://kanaga.fr/embarquer-et-naviguer/

Alors, vous venez ?



À suivre !

Kanaga de nouveau aux Tuamotu (après quelques aventures… )!

Journal de bord

 

Un dernier regard vers Moorea au moment de l’appareillage…

Ça y est Kanaga a repris la mer pour de nouvelles aventures polynésiennes ! Je n’osais pas vous annoncer plus tôt le succès des réparations du bord, une célèbre phrase dit :
« Nous ne sommes pas superstitieux, ça porte malheur ! ». Mais ça y est, c’est officiel, nous voici désormais à Rangiroa !

Un Va’a joue dans notre sillage pendant notre sortie du lagon de Papeete…

Après quelques semaines à Papeete, nous avons pu installer un nouveau démarreur, et échapper à de nombreux grains en mer, la saison des pluies étant particulièrement agitée cette année. On a même eu quelques petites ondes de l’Ouest du Pacifique, un volcan des Tonga ayant fait parlé de lui mi-janvier… Mais Kanaga était bien abrité, attendant sagement de repartir.

Makatea… l’île magique…
Merci les amis pour le kaveu !

Nous avons donc repris la mer, essuyant quelques grains restant – jolis sons et lumière orageux. Un spectacle animé, enfin, pour ceux du bord qui on pu en profiter… car les estomacs sensibles ont été mis à rude épreuve. Passant auprès de la mystérieuse Makatea – pour laquelle j’ai un petit faible – nous avons donc décider d’y faire une petite escale, le temps de dire bonjour à nos amis locaux et de faire une petite baignade dans son incroyable grotte…

Entre temps nous avons aussi récupéré un voilier (enfin, Hervé a récupéré un voilier en kayak, mieux que Mike Horn) dont les propriétaires s’étaient absentés du bord et dont le coffre a eu la mauvaise idée de lâcher… Les pauvres de retour à leur annexe ont eu une grosse frayeur ne voyant plus leur canot, alors à couple de Kanaga…
Un clin d’œil à l’histoire de notre Viking, qui, je le rappelle est inspiré des plans des RS1 de Colin Archer qui avaient pour vocation de sauver les pêcheurs et navires en détresse en mer de Norvège… Alors un petit sauvetage de temps en temps, ça maintient en forme !

 

Rangiroa, les atolls, les cocotiers et les merveilles subaquatiques…
…sans oublier la terrasse de Joséphine, avec vue sur la passe, les dauphins et… les grains !

Il a fallu ensuite se décider à affronter de nouveau les éléments, qui ont été très cléments… jusqu’à l’arrivée à Rangiroa où les grains sont revenus nous rendre visite. D’abord pour nous barrer l’entrée de l’atoll. Ils sont taquins les grains polynésiens. On pensait être arrivés, ben non, il nous a fallu tirer encore quelques bords. C’est que ça se mérite les paysages de carte postale !
Et ça, jusque dans la passe ! Mais bon, même pô peur, on a sorti nos cirés jaunes, pensé à nos navigations irlandaises et écossaises et finalement on a trouvé que c’était un bel été car la température était agréable…

Et puis, après l’ultime épreuve des énigmes de la sirène et du sphinx (ah non je m’égare là, pardon…), nous avons pu naviguer à l’abri du motu et jeter l’ancre à Rangiroa… deux jours de pause et nous repartons pour Fakarava où nous naviguerons jusque juin… alors si vous souhaitez nous retrouver, par ici le programme !



Quant à la suite des évènements… elle vous sera proposée très bientôt dans une prochaine missive…


Et l’Aranui ??… Ça passe… !


À suivre !

Nouvelle année… nouveau démarrage !

Journal de bord

 

… Et une 2022ème pleine de bonheur et d’essentiels de la part de tout l’équipage de Kanaga…!

À ceux et celles qui ont lu nos livres, nos écrits disent juste : vivre en bateau c’est aussi se heurter à des problématiques, certes, de navigations, mais surtout… techniques ! C’est donc soulagés d’avoir trouvé une solution à nos déboires mécaniques et les mains pleines de cambouis que nous vous souhaitons une très belle 2022ème !!!

« Moi j’aime la randonnée. Quand les chaussures tombent en panne, c’est soit le lacet qui a craqué, soit la semelle qui se décolle. Et ça je peux le réparer… » Voilà à peu près les pensées qui venaient se glisser subrepticement dans ma tête.
« Ouf, j’ai échappé à l’atoll perfide et dangereux, le road trip dans les îles hautes avec cascades et abondance de fruits c’est pas plus mal ! » se disait l’éminence…
«  Marre marre, moi j’aime tourner la clé et que ça fonctionne, à la base je suis un marin, un voileux, pas un mécano REDEBLHJB!! Si au moins réparer le canot permettait de faire des weeling, mais même pas ! »… vociférait le cap’tain Hervé…
«  Alors si je mets le playmobil et la fée réparatrice ici, et la patpatrouille là à gauche de la machine en arrosant le tout de paillettes de licornes, ça devrait redémarrer…. » réfléchissait la moussaillonne.

Bref, le fait est là, alors que Kanaga était paré pour cingler vers les Tuamotu, avec une étape à Papeete, et bien le démarreur a démissionné. Vous savez cette chose qui ne sert pas longtemps mais sans lequel un moteur ne sert à rien. Et pour quitter le lagon de Tahiti avec Kanaga, et naviguer dans les passes des Tuamotu avec notre 38 tonnes, le moteur est nécessaire… Flop. Ben celle là on ne l’avait pas prévue.

Je t’assure doudou, nos problèmes de démarreur, ce n’est pas si grave, la preuve !

Alors, on regarde autour de nous, et on se dit que mieux vaut tomber en panne à Tahiti que dans un atoll perdu. Vient ensuite l’analyse et diagnostic plus ou moins raisonnés : on vend tout et on part naviguer sur le canal du midi ; on change le moteur (ça faudra y passer) ; on vit en kayak ; ou on part pour la quête du graal (enfin du démarreur, modèle qui évidemment n’est pas en stock en Polynésie). Ça fait mal de dire ça mais c’est Google qui va nous faciliter la vie sur ce coup là, pas besoin d’arracher Excalibur à son rocher ou de combattre des dragons : sur internet on trouve des pièces. Reste à faire acheminer cette pièce maîtresse… c’est donc en cours, le père noël est disponible après le 25 décembre, coup de chance ! L’appareillage de Kanaga est estimé pour la mi-janvier vers de nouvelles aventures !

Bureau de rêve pour un océanographe… avis aux intekos !

En attendant l’arrivée du traineau, avec le nouveau démarrage – heu démarreur pardon – nous prenons le temps d’explorer Tahiti… escale souvent réduite, à tort, à l’avitaillement : l’île recèle de lieux magnifiques…
… Et c’est depuis ce bout du monde que nous vous souhaitons un très « bon bout d’an » (sic Bertou)… ou « Boun cap d’an » en occitan (sic Mané) !
…Entre les « bouts » et le « cap » souhaitons que cela vous mène vers de beaux horizons !

Et bien sûr, n’oublions pas la version tahitienne : « Ia Ora na ‘i te matahiti ‘api…! »

Cascades
… et roses de porcelaines pour un parfum d’exotisme en ce début d’année !

À suivre…