De la Menthe à l’eau à la Grenadine…
Journal de bord
Daltoniens ou pas, l’explosion de couleurs qui a envoûté nos regards ces dernières semaines ne saurait nous laisser indifférents. Kanaga a quitté les Saintes il y a 15 jours pour passer du vert au turquoise…et jeter l’ancre (bleue des mers du sud) au pied de l’une de nos îles favorites : Carriacou.
Quitter les Saintes a été une première aventure pour nos nouveaux équipiers : dompter la peur des profondeurs abyssales ou gérer une petite mousse de 4 mois…tels étaient les défis que s’était lancés certain(e)s pour la nouvelle année ! Mission accomplie.
Une première halte dans le Nord de la Dominique était l’occasion rêvée de s’offrir une escapade dans la forêt qui se remet peu à peu du passage du cyclone Maria il y a un an et demi…et de constater que la végétation reprend ses droits allègrement. Les troncs morts servent de support à de nouveaux plants qui ensoleillés peuvent laisser libre cours à leurs racines et feuilles. Les fougères arborescentes sont sublimes, et en route on croise une faune qui garde jalousement son coin d’eden vert. Nous avons dû cependant écourté cette superbe escapade, le sentier étant encore endommagé dans certains lieux…pour finir dans une rivière paradisiaque.
Au village, les maisons ont été reconstruites, la vie a repris son cours, les baffles réglées au maximum continuent à envahir les rues de ragga, les pamplemoussiers croulent sous les fruits et les Alexis, Jérôme et autres gars du coin viennent proposer aux plaisanciers de les embarquer pour tel ou tel site réputé : rivière indienne, cascade etc. Des ponts ont été refaits, certains bouts de route aussi. À part quelques épaves, Maria, dans cette partie de l’île, semble s’éloigner, tant mieux.
A une cinquantaine milles de là, nous voici au pied de la montagne Pelée, à Saint Pierre en Martinique. Nos équipiers sont bien conditionnés : ils viennent de lire l’une de nos BD préférées « Cyparis » de Lucas Valleris. L’histoire de l’unique survivant de l’éruption de 1902, alors prisonnier au cachot. Arpenter la ville d’une ruine à l’autre avec cette histoire en tête lui donne toute sa dimension…Un de nos comparse à d’ailleurs passé une nuit blanche de peur que le volcan ne s’éveille !
Le grand intérêt des volcans c’est que cela donne avec les millénaires des îles de rêve…
Kanaga a fait route direct de la Martinique à Union (Saint Vincent les Grenadines). Les conditions étaient idéales : génois lourd et grand voile avec un ris, le bateau calé à plus de 7 noeuds longeant les îles pour arriver dans le « sud » direct. Les lagons, le sable blanc. Bref, il serait indécent de continuer la description. Notre équipée s’est même offerte le luxe d’un petit déjeuner sur l’île de Morpion (dont on fait le tour en 4min 21 à pieds) ne se lassant pas de la carte postale sur et sous l’eau. Là aussi celui qui sait voir y observera des récifs en pleine résilience grouillants de vie. De quoi rajouter du sucre dans la Grenadine.
Pour l’heure, Kanaga vient de mouiller à Tyrell Bay, à Carriacou, cette petite île au Nord de Grenade. Notre lieu fétiche de carénage, parce que entre nous, la perspective de s’arrêter un mois et demi dans ce coin-ci est irrésistible…alors place au pinceaux, à la truelle et à la grenadine couleur lagon !
À suivre…
2 Comments
On navigue avec Kanaga….un régal !
Alors que les couleurs …..euh, la couleur blanche a recouvert les paysage de Franche Comté avec, cerise sur la meringue, des températures qui flirtent avec les -15°C, j’ai toujours un immense plaisir à vous suivre .
Merci infiniment de ce partage toujours aussi poétiquement récrit avec toujours autant de poésie.
Christian