De la montagne à la mer il n’y a parfois qu’un arbre !
Journal de bord

Kanaga a fait une micro-escale à Tréboul après sa deuxième partie de transat et se dirige vers Anvers pour rejoindre les étudiants de l’école de marine marchande belge. Les échos de la transat suivront bientôt. Pour l’instant prenons un peu de hauteur et suivons un petit groupe de Pyrénéens qui s’est activé pour donner à Kanaga des lettres de noblesses, ou plutôt…faites de bois noble. Explications.



À la fin du XVIIIème siècle il n’était pas rare d’entendre parler de bateaux au fin fond des vallées pyrénéennes. Et pour cause, pour mener à bien la rénovation de la flotte décidée par Colbert sous Louis XIV la vallée d’Aspe est devenue le territoire d’un étrange spectacle. Des hommes suspendus à 200m au-dessus du vide dans les gorges de l’enfer, s’attaquent à la montagne pour y creuser le chemin de la Mâture, connu aujourd’hui des randonneurs en recherche de sensations fortes. Ils convoitaient les hautes forêts. Chaque jour 10 à 12 attelages de boeufs traînaient ainsi des troncs vers la ville d’Etsaut. Assemblés en radeaux au « port » d’Athas (à 440m d’altitude…), ils étaient ainsi convoyés jusqu’à Oloron, via le gave puis vers Bayonne. Le sapin était utilisé pour les mâts, le hêtre pour les avirons et le buis pour les poulies.

Ces jours-ci c’est dans le Val d’Azun que l’on a parlé voilier. Imaginez un superbe chêne situé dans un bois d’Arrens-Marsous qui se fait déraciner par une tempête, au pied du pic du midi.
Jean-Michel récupère l’arbre. Il contacte une scierie mobile qui en fait des planches et des poutres d’une qualité superbe. L’ensemble est stocké dans le hangar de Zabeth. Jean passe par-là repère une des planches…il se trouve que quelques jours plus tôt, sa fille Laëtitia, qui vit à bord du voilier Kanaga (ah on y est!) lui a confié une mission : réaliser un cartouche en bois qui ornerait le cul du bateau. Claude prête les outils pour graver la pièce…La typo se calque sur celle qu’à imaginée Antoine, notre fidèle dessinateur.





Grand merci à toutes ces petites mains : grâce à elles Kanaga sera désormais toujours accompagné d’un petit air pyrénéen soufflé par le Val d’Azun.
Une semaine plus tard, les cartouches sont prêts à l’emploi, lazurés. Il reste désormais à les porter à dos d’avion en Belgique pour les installer à bord. Ce chêne d’une haute vallée de montagne n’aurait sans doute pas imaginé se retrouver un jour embarqué à bord d’un navire…à moins qu’il n’ait entendu quelques histoires contées par ses ancêtres de la vallée d’à côté !
Espérons qu’à son tour il en aura de belles à colporter par delà les océans et les cimes…!
À suivre…
6 Comments
Laëtitia et Hervé, salut
Belle histoire, qui a toute une symbolique pour un charpentier !
Merci pour la dédicasse sur votre bouquin.
Bonne continuation à vous et bon vent …
Laeti
SI les manuels scolaires avaient été écrits de la sorte il y aurait d’avantage d’historiens.Tu as superbement retrace cette épopée .
Bon vol du groupe de pyrénéens.
JO Niko Tito
bonjour leatitia super l article belle histoire vraie le bois noble des montagnes va parcourir les mers et océans bisous des pyrénées
Magnifique réalisation
Bonjour,
C’est une très belle et émouvante histoire écrite avec passion.
Bonjour,
C’est une très belle et émouvante histoire écrite avec passion.