Navigation de rêve

Journal de bord
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Au large !

S’il est vrai que sur ce blog parfois la plume s’égare, fustigeant contre des éléments défavorables, elle se doit de ne pas omettre de relater de sa plus belle encre (de seiche) les moments où l’on touche à l’accord parfait. La navigation de Kanaga du Portugal à Madère fut de ceux-là.

Tout d’abord les vents. Ils nous ont gentiment poussé vers notre but : l’île de Porto Santo, au Nord de Madère. La mer calme a soutenu Kanaga comme une bonne amie bienveillante, le laissant filer à 5 noeuds en moyenne. Le départ s’est fait les voiles en ciseaux, vent arrière, donnant au voilier l’allure d’un étrange volatile, puis nous avons viré au bout de 4 jours, toujours accompagnés d’un doux zéphir, pour arrondir la courbe vers notre destination.

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Les voiles en ciseaux

Puis les lumières, toujours. Celle de la lune qui se reflète la nuit sur l’eau noire, celles des milliers d’étoiles offrant aux équipiers des cieux qu’ils ont rarement eu l’occasion de voir aussi dégagés, celle du plancton bioluminescent qui éclaire le sillage du bateau… « de la poudre de perlimpinpin » diront certains à bord. Celle du lever ou coucher du soleil, suivant les quarts, brûlant  l’horizon chaque soir et chaque matin. Et puis celle que peu sont capables de représenter : la mer qui scintille lorsque l’astre est à son zénith : aquarelle parfaite peinte par un artiste imaginaire.

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Médusés au crépuscule.

Les rencontres, ensuite. A bord, la vie s’écoule paisiblement, des bouts de vies se croisent et échangent expériences et vécus. C’est parfois aussi silencieusement, simplement, que chacun apprécie ces moments privilégiés où le temps est suspendu.

Et les émotions fortes enfin. Un jour où le vent est plus faible, les conditions idylliques incitent quelques uns à se baigner…ils ont 4200 mètres de fond sous les pieds…ce qui provoque quelques montées d’adrénaline.

Pour ceux qui n’auront pas goûté aux joies de la baignade, la séquence qu’ils garderont tous en mémoire sera ce matin particulier où ceux du pont ont hurlé « Baleine! Baleine! », et où au saut de la bannette tous ont porté le regard vers un cachalot qui leur a offert une danse rare et incroyable. Un dos d’abord, sondant vers les profondeurs, la caudale disparaissant….pour sauter de tout son long 4 fois, 5 fois, 6 fois et retomber sur son flanc dans un grand « splash ». La puissance de la mer était palpable, là, à quelques mètres de nous et je vous garantis que tous, sans exception, étions à cet instant là précis fous comme des gosses. Emerveillés. C’est peut être ça que l’on aura découvert cette fois-ci, au large.

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A suivre…

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  • Est ce que je vous fais rêver si j’évoque la fraîcheur de la pluie, la douceur des gris du ciel, le vent fripon qui chasse les feuilles d’automne… Et le crépitement du bois dans la cheminée !
    Pas sûr !
    Merci de nous faire vivre des instants de rêve sur Kanaga !
    Bisous
    Patricia

  • Quelle plume magnifique….nous participons tous au voyage idyllique de Kanaga !
    Que les dieux de l’océan soient aussi favorables pour toute la traversée …

  • Bonjour à tous,
    Une belle parenthèse poétique emprunt d’une belle sérénité que ces qlq lignes envoyées de qlq part sur la grande bleue vers moult destination dont la Franche Comté. Merci au scribe et vogue Kanaga

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