Catégorie : Journal de bord

Cinq ans déjà…

Journal de bord
Toujours à la pointe… !

Je regarde le calendrier. Juin 2022. Cinq ans. Oui, cinq ans déjà que Kanaga a quitté Honfleur par un beau jour de juin. Nous avions vendu Leenan Head quelques mois plus tôt et étions parés pour de nouvelles aventures.

Le plan des pistes

Changer de bateau c’était la promesse de nouveaux horizons et de nouvelles rencontres. Un nouveau bateau, c’est un peu comme se poser devant une carte du monde, avec toutes les promesses de voyages et de découvertes qu’elle recèle.

Premier carénage…
Bahamas… y a t-il un pilote dans l’avion ?
La marine marchande étudie les cartes…

Nous avons alors fait un premier tour de l’Atlantique pour éprouver le nouveau venu et nous avons constaté qu’il serait bel et bien capable d’aller au-delà… Des projets de documentaire animalier et flottille étudiante (Le syndrome du Bernard-l’hermite – Bahamas, l’Antwerp Student Fleet – Belgique) ont nourri cette première période, Kanaga offrant une plate-forme logistique adaptable.

Chez les Gunas…
Pirogue locale
Dernière porte avant le Pacifique…
Magnifiques Perlas

Nous étions prêts à franchir la porte mythique du Pacifique : le canal de Panama. En prenant le temps. Car, si l’objectif était la Patagonie via la Polynésie française il aurait été dommage de franchir ce seuil trop vite.
Le Panama a été une escale incroyable, sept mois entre l’archipel des San Blas, chez les indiens Gunas, la côte Caraïbes, et la côte Pacifique, des Perlas au Darien. De ces voyages qui vous ouvrent les yeux et vous comblent.

Exquises Marquises ! Fatu Hiva
Toere…
Les divas locales

Puis il y a eu la traversée vers les Marquises, cet archipel du bout du monde aux effluves fleuries qui a fait rêver des générations de marins. Kanaga devait y passer quelques semaines, les évènements mondiaux l’ont conduit à y passer plusieurs mois. Des mois qui se sont transformés en années et qui nous ont permis de prendre là aussi du temps pour découvrir les Tuamotu et une bonne partie des îles de la Société. Ici la magie opère sur… et sous l’eau.

Oups, il y a un gros poisson dans la piscine
Où est charlie ? Indice : il est jaune à rayures bleues

Mais même dans ces cadres idylliques, malmenés comme beaucoup par les circonstances extérieures, nous avons parfois douté de la pérennité de notre projet et de la possibilité de continuer. Ouf, Kanaga s’en est bien sorti, l’étrave haute et la coque fière (quoique un peu sale).

Aucune navigation possible sans un bon équipage ! Merci à vous !

Cinq ans surtout, que vous équipières et équipiers, vous êtes relayés à bord pour participer à ces pérégrinations ici et là… alors cette bafouille, c’est aussi et surtout l’occasion de vous dire un grand MERCI, car sans vous Kanaga ne serait pas allé si loin !!

Comme vous le savez déjà, nous ferons route vers la Patagonie en fin d’année et nous vous soumettrons bientôt le calendrier de nos navigations chiliennes !

Au sud, socio, toujours au sud !

À suivre… !

 

 

Réflexions Robinsonnes

Journal de bord
Couleurs lagon !

Kanaga continue ses pérégrinations à Fakarava et alentour. L’une de nos dernières escapades nous a mené à Toau, un atoll voisin… L’occasion de tergiverser sur l’art de la Robinsonnade dans les atolls.

Prenez du corail, un lagon, une passe, du sable blanc et des cocotiers. Plantez l’ensemble au milieu de l’océan Pacifique et cela vous donne un atoll. Réitérez le même mélange, et contre toute attente, cela vous donnera un nouvel atoll, qui sera, aussi incroyable que cela puisse paraître, différent du premier ! C’est ce qu’on est allé vérifié avec un fier équipage, en naviguant vers Toau, situé juste à l’Ouest de Fakarava.

A l’aller les vents sont dans le bon sens, et nous avons franchi la passe de Toau quelques heures après notre départ, sous voiles. Réputée pour son caractère changeant, elle nous a réservé un bel accueil, calme et chaleureux.

Kanaga dans un mouillage abrité

Assez rapidement, en longeant le motu, nous avons trouvé un mouillage abrité, incitant à l’exploration. L’occasion d’imaginer comment vivrait un Robinson. Admettons que nous soyons bloqués là des mois… le milieu est-il aussi paradisiaque que le sous-entend la carte postale ? Car oui, nous avons vraiment l’impression de faire partie de ces décors paradisiaques qui ornent poster et calendriers.

Robinson… le paradis est-il si simple à vivre ?
Bien sûr c’est cliché… mais c’est beau non ?

Tout d’abord il y a la question vitale de l’eau potable. Il n’y a ni sources, ni cascades sur les motu. Les locaux trouvent de l’eau saumâtre en creusant quelques dizaines de cm dans les cocoteraies, bien pour se laver et irriguer mais pour boire, il faut compter sur l’eau de pluie. D’où l’installation là où il y a des habitations de grandes citernes. En bateau, on récupère aussi l’eau de pluie via les tauds et on anticipe en partant avec les « vaches à eau » remplies… Robinson lui devrait se fabriquer un système …

Les cocos en abondance (attention la tête!)
… et le pourpier pour la salade


Côté fruits et légumes, ce n’est guère plus simple. Le sol, mélange de sable et de débris coralliens est très aride, salé et manque de nutriments. Faire un faa’ pou ici demande un apport conséquent d’engrais, et d’eau… Alors les légumes, quand on en trouve, sont précieux !
A Fakarava ils sont 4 ou 5 maraîchers pour les 800 habitants de l’île… donc bien occupés ! Les goélettes amènent le reste… et si la goélette ne vient pas (ce qui arrive), et bien on fait sans !
La coco en revanche se trouve en abondance (le cocotier est même une espèce invasive), ainsi que le pourpier, excellent en salade et plein de vertus ! Les courageux s’attèleront à déterrer des coeurs de palmiers, un travail long et physique, mais il est vrai que dans l’assiette c’est rafraîchissant et fameux.
Pour la coco, son eau si elle désaltère n’hydrate pas comme de l’eau douce, donc en tant que Robinson, s’il est possible d’en consommer, cela ne suffit pas…

Ce petit gobie n’a probablement pas la gratte, mais non seulement il est trop petit pour le manger (4cm), et en plus il est irrésistible !

Et les poissons me direz-vous ? Là encore rien n’est acquis : se méfier de la gratte (ou ciguatera) qui touche une bonne partie des poissons de récifs, sauf les poissons rouges. D’autres espèces sont épargnées mais tout dépend de l’atoll où vous êtes et… des dires de votre informateur. Bref, finalement c’est surtout fonction de votre appréhension vis à vis de la méchante toxine ou pas. Localement, les Puamotu (habitants des Tuamotu) consomment aussi certains coquillages et les crabes de cocotiers.

Crépuscule à Toau…

Après quelques jours isolés à Toau, et assez rassurés de ne pas avoir à vivre comme Robinson, nous nous sommes redirigés vers Fakarava. La tête pleine de couleurs sublimes et de magnifiques escapades sous l’eau ou sur le motu et convaincus que le paradis est viable à condition d’avoir un bateau solide et une cambuse garnie.…

Heu… ça passe ?!

La passe de Toau semblait bien plus contrariée qu’à l’aller. Le mascaret qui s’y formait n’était guère engageant, mais c’était l’étale et donc le moment de la franchir. Si l’expérience a souvent du bon, parfois on regrette les temps de l’insouciance (voire de l’inconscience…) où l’on ne mesurait pas les risques encourus.
A quelques mètres à tribord : la pointe de sable, et les coraux ; à bâbord le coeur du mascaret avec des vagues creuses et (très) raides ; face à nous : une souricière coincée entre des vagues de surfeur pros, et la garantie d’un naufrage ! Nous nous sommes donc engagés, curieux pour les uns, crispés pour les autres. Se concentrer sur la barre…et viouuu c’est parti, Kanaga tangue doucement d’abord, puis de manière de plus en plus prononcée… « yaouhhh » disent les uns «meerrrddeee… » pensent les autres… et assez vite, tout le monde s’est tu…
Surtout ne pas regarder à droite. Sous la quille on sent comme une aspiration par le courant (ah oui, un détail, dans les passes il y a régulièrement 4 à 5 noeuds de courant). Surtout garder le cap, tenir bon, et ne pas penser au beaupré de Kanaga qui semble rêver de foncer dans la vague de devant…
Les minutes semblent longues… puis ça se tasse… le tangage décline, on quitte la passe, le mascaret est désormais derrière nous…

Probablement une de nos sorties de passe les plus riches en émotions que nous ayons connu dans ces contrées ! Quelques bords plus tard,  au près cette fois-ci, nous reconnaissions le phare de Fakarava et sa forme pyramidale singulière…!

Vendredi ou la vie sauvage… finalement samedi et la vie mondaine ce n’est pas mal non plus !

À suivre !

Dernière saison pour Kanaga en Polynésie avant d’appareiller vers de nouvelles latitudes !

Journal de bord
Dis papa, c’est loin la Patagonie ?


Kanaga entame sa dernière période de navigation en Polynésie : il vous reste quelques mois pour nous retrouver dans les eaux turquoises…

Cette année, vous l’aurez constaté, nous avons choisi de naviguer principalement dans les Tuamotu, autour de Fakarava jusque fin juin. La vie dans les atolls est singulière, et nous ne nous lassons pas des explorations sous-marines en palmes, masque et tubas au sein des lagons ou navigations lagoniennes, en jouant à slalom-patates.

Kanaga au mouillage devant le village de Rotoava, sous le regard d’un fou bienveillant (cherchez le fou)
Les patates vu du dessous, c’est plutôt joli 🙂


Nous irons trouver de nouveau quelques reliefs cet été (« l’hiver » local) dans les îles sous le vent : les célèbres Raiatea, Taha’a et Bora Bora. Randonnées, végétation luxuriante et lagons : un subtil mélange des Marquises et des Tuamotu.

L’idée étant de faire le plein d’ambiance tropicale avant de rejoindre des contrées plus fraîches ! En fin d’année cela fera trois ans que Kanaga navigue dans les eaux polynésiennes, et il sera temps pour nous de faire cap vers notre objectif initial : la Patagonie !

Un convoyage se met en place pour décembre 2022, et nous devrions arriver à Chiloé en janvier pour des retrouvailles avec le Chili, un pays qui nous tient particulièrement à coeur !

Notre périple chilien commencera par une descente progressive des canaux de Patagonie de Puerto Montt à Puerto Williams ! Si l’aventure vous tente, vous pouvez nous contacter dès maintenant par mail (contact@kanaga.fr) afin que nous organisions ces nouveaux bords…

Alors… à bientôt sous les sunlights ou… au pied des glaciers !!!!

Par ici le programme 🙂
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À suivre !