2020 aux Marquises !!

Journal de bord
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Ile de Fatu Hiva © Getty

Alors qu’une lutte sans merci se déroule entre le binôme Hervé-Nelson, respectivement capt’ain du Kanaga et mécano uruguayen et Vin’ (comme Vin Diesel), notre moteur, il est bon de laisser la mécanique vivre et de voir un peu plus loin que la salle des machines. À savoir les navigations à venir !

Ne vous inquiétez pas l’histoire du moteur vous sera contée lors du prochain post.

En attendant portons notre regard vers l’archipel des Marquises !!! Car oui c’est dans ces îles de rêves qui ont attirées dans leurs filets les plus grands artistes, que Kanaga sera de Janvier à Août 2020.

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Waouh!!! © Getty
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Baie de Hatiheu © Getty

Pour cette nouvelle année de navigation, nous vous proposons de nous adapter à vos disponibilités. Petite explication : pas de calendrier pré-établi, mais une discussion avec nous pour décider de vos dates de venue et de la durée de votre séjour à bord : contact@kanaga.fr

Kanaga sera basé à Taiohae, sur l’île de Nuku Hiva. De là nous pourrons rayonner dans tout l’archipel.

Bon, ben, on vous attend ?!

À suivre…

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Un tiki à Hiva Hoa © Getty

Un café baleine pour le Kanaga s’il vous plaît !

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Des baleines à quelques mètres de Kanaga…un petit déjeuner comme les autres aux Perlas ?

Voilà presque 5 mois que Kanaga est au Panama. La faune ne cesse de nous étonner ici. Après une courte escapade terrestre dans la jungle, c’est de nouveau sur et sous l’eau que nous sommes confrontés à Dame Nature. Kanaga étant reconnecté aux ondes WIFI, voici le retours sur ces quelques rencontres… d’exception.

A bord du Kanaga, au milieu de la nuit. Un gémissement insistant. J’ouvre un oeil, je me lève et me dirige vers la bannette de la moussaillonne, mi-endormie, mi-ronchonnant : « Oh non, elle s’est encore réveillée… ». J’arrive devant l’objet de mon courrou : pauvre petite chérubine innocente,  pour une fois (!), elle dort à poings fermés. J’ouvre le deuxième oeil et les deux oreilles. Mais alors, qu’est-ce que..?

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Arrivée…
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Et mouillage…
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aux Perlas….mais !
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C’est sous l’eau que ça se passe…

Bon sang mais oui, c’est ça ! On assiste à un concert de chants de baleines à bosses à travers la coque du Kanaga. Il y a des chants, des phrases, graves, aïgus, des cliquetis, des qui se répètent plusieurs fois, d’autres qui se répondent d’un bout à l’autre de la quille.Pourtant dehors, personne. Mais la légende dit que ces chants sont capables de parcourir des milliers de kilomètres. Je passe le reste de la nuit à les écouter, oubliant de dormir.

Nous sommes à Contadora, au Nord de l’Archipel des Perlas, où Kanaga est revenu chercher du calme après l’agitation de Panama City. Les cétacés sont au rendez-vous, les baleines à bosses viennent mettre bas ici chaque année et préparer les « petits » aux navigations hauturières… On peut les y observer de juillet à octobre.

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Et un saut, un !

Quelques jours plus tard, nous mouillons plus au Sud, au milieu d’îles désertes : alors que l’on prend un petit café, trois baleines croisent à moins de 20mètres de la coque : deux femelles et un baleineau…nous les recroiserons l’après-midi alors que nous sommes sous voiles, et assistons à ce qui ressemble à un cours de sauts pour le petit…Mais le spectacle n’est pas fini. Deux jours plus tard, c’est la presque pleine lune. Nous assistons à notre concert désormais « habituel ». Une échappée sur le pont suffit pour voir dehors l’une de nos géantes préférées s’adonner à des acrobaties, on aura même droit au saut dans le clair de lune…pourtant c’est promis, Luc Besson n’est pas à bord.

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Approche de 3 baleines…
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à bosses !
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Ça des humains ? Mon oeil !

Toujours plus au Sud, nous testons un autre mouillage, cette fois-ci à un mille d’un petit village de 50 habitants, las Cañas. Au petit matin, un souffle. On monte sur le pont : une baleine et son baleineau sont de nouveau à une cinquantaine de mètres de Kanaga. Elles ne bougent pas, elles se reposent.

Mon voisin me dit : « t’es pas déjà à l’eau toi qui en rêve ? »… Oui, j’en rêve, mais quand même là,  elle est balaise la baleine…ceci étant il est vrai que des occasions comme celle-là, il ne s’en présentera peut-être jamais plus…

Je chausse les palmes et le masque et file vers les mastodontes. Il doit y avoir dans ce mouillage à peine 3m de visibilité, l’eau est pleine de plancton. Je nage et j’essaye d’évacuer l’appréhension et le trac….Je m’approche, sous l’eau je ne vois rien, je relève la tête, je suis à moins de 10m. Je m’approche, 5m. Elles ne bougent pas. Je ne vois toujours rien sous l’eau. Je respire…Je m’approche en veillant à rester sur le flanc de l’animal. 3m.

Et je la vois. Je les vois.

La femelle, la mère, statique avec ses immenses pectorales blanches juste à quelques cm de moi avec le bas de son corps qui plonge et dont je ne vois pas le bout dans cette eau turbide. Je devine son oeil. Son rostre, immense, avec des lèvres blanches et les balanes accrochées au museau. Collé au rostre, le baleineau qui a droit apparemment à une séance de câlins.

Je n’ose plus bouger, je ne veux pas déranger…et je ne suis pas chez moi.

Les baleines restent là, silencieuses et sans bouger. Combien de temps ça a durer ? Aucune idée,, cinq, dix, vingt minutes, plus ? Apparemment plus, mais le temps s’est figé.

Puis tout doucement, imperceptiblement, la mère bouge la pectorale, pivote. La puissance de son souffle me fait sursauter. Je m’éloigne sur la pointe des palmes et nage vers le bateau.

J’embarque, et je prends un café.

J’ai rêvé là non ?

À suivre…!

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Hasta luego !

Le Pacifique…premières impressions

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Premières baleines…

Voilà 15 jours que Kanaga traine sa quille dans le Pacifique, dans les archipels alentours de Panama City : Taboga, Perlas…Tout est nouveau, l’équipage observe, découvre et analyse.

Tout d’abord l’eau : elle est bleue, elle est salée et parfois, elle pique. Non qu’elle soit mal rasée, mais nous sommes en pleine période de bloom planctonique et les micro-bestioles s’en donnent à coeur joie. Parmi elles, les brûlants, cousins des méduses, nous ont réservé un accueil des plus…chaleureux (ouille). Quand enfin le plancton nous laisse un peu de place pour la baignade, celle-ci redevient douce et fort agréable.Nous pouvons donc nous rafraîchir dans cet Océan.

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On quitte Panama City…
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Un poisson à pois jaunes…

Les poissons : ils sont pleins d’écailles ici aussi, mais ils semblent 3 fois plus gros que du côté Atlantique. Ils sont aussi goûtus. Seul hic, nous ne les connaissons pas et nous avons eu quelques doutes sur la comestibilité de « celui qui ressemble à un thazard » (?) à pois jaunes. Est ce que c’est comme les champignons ? Qui dit pois…dit poison (et non poisson ?). On l’a fait tester au plus vieux et à la plus jeune du bord…lesquels se sont régalés, et ne se sont pas parés de pois rouges dans les heures qui ont suivi.
On peut donc vivre de sa pêche dans cet Océan.

Les mammifères marins : les baleines pullulent et se font un plaisir de se donner en spectacle. Et vas-y que je montre mes jolies pectorales, ma belle caudale, mes ailerons superbes. Bref, la baleine à bosse locale semble un peu prétentieuse, mais en même temps, les spécimens rencontrés sont superbes et nous ont mis en joie.
On peut donc être joyeux en naviguant sur cet Océan.

Les vents : ils sont très capricieux. Ils viennent, ils ne viennent plus. Un coup c’est du Nord, un coup c’est du Sud. Ceci se traduit directement par des manœuvres nombreuses sur le pont…On ne s’ennuie donc pas sur cet Océan.

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Ouh là là, il y a du monde ici à cargoland…!

Les bateaux : peu de voiliers pour l’instant. Par contre des cargos ! Enormes, rivalisant d’imagination pour leurs petits noms. Nous avons eu ainsi le plaisir de passer deux fois le Cap Horn à la Voile (Cabo de Hornos). On a croisé aussi un Citron chinois mais il été pressé, pas eu le temps de causer. Et puis un autre complètement barge. Bref ayant des marins qui marchande à bord en ce moment, ceux là sont tout aussi enthousiastes devant ces navires qu’un ornithologue qui croiserait un Dodo à la Réunion. Pour les amateurs d’aciers et porte-boîtes, bienvenue à cargoland !

Les oiseaux justement : des dizaines et dizaines de pélicans qui volent en escadres. Aucun lien avec les fêtes nationales panaméennes, celles-ci ont lieu en novembre. Il paraît qu’ici c’est tout le temps comme ça. Le seul souci c’est que si vous promener votre poisson, fruit d’une chasse subaquatique, dans un flotteur à l’abri de quelques squales, le pélican lui le regarde avec convoitise et il vous faut protéger votre prise (c’est qu’ils ne manquent pas de bec!). La légende dit qu’on trouve aussi ici quelques fous à pieds bleus (les mêmes qu’aux Galapagos), mais ceux là on la palme timide et la planque sous le plumage, alors pour l’instant difficile de voir la couleur du vernis.
Cet Océan semble être habité par de drôles d’oiseaux.

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Un mouillage…
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Une île à marée…
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…et des cailloux bleus entourés de sable rose !

Les îles : elles ont toutes les caractéristiques des îles tropicales : les iens-iens (moustiques minuscules mais forts agressifs), les iguanes, les crabes, du sable blanc, de l’eau turquoise, des cocotiers, des manguiers, une végétation luxuriante, des trésors  (on ne les a pas vu mais c’est sûr). Deux différences notables cependant : fautes de palmes de fous, ce sont des cailloux que l’on a vu bleu. Incroyable. S’il y a des géologues dans la salle, on veut bien savoir ce que c’est ! Et puis, surtout, ici les îles tropicales subissent le phénomène des marées (4m de marnage en moyenne) ! Ce qui peut vous paraître évident si vous vivez sur les cotes bretonnes, l’est beaucoup moins quand vous passez une partie de votre temps sous les tropiques. Normalement l’île déserte voit sa plage se découvrir de quelques 30cm maximum. Ici, il faut parfois remonter l’annexe loin loin, loin ! Les îles tropicales de cet Océan semblent avoir la capacité de s’agrandir deux fois par jour… il y a donc de quoi explorer !!!

Bref, nous sommes décidés à continuer notre passionnante exploration !

À suivre !